Reconnaissons-le : nous ne sommes pas toujours bien à l’aise avec l’univers de la communication.... Soit parce que nous croyons ne pas en avoir besoin, soit parce que nous l’assimilons à des considérations mercantiles que fort légitimement nous récusons pour nos établissements, soit encore parce que nos racines nous poussent à nous méfier de tout ce qui nous semble relever de l’artifice et de l’effet de vitrine, et parfois pour un peu tous ces motifs à la fois, nous pouvons peut-être être inconsciemment tentés de nous cantonner à une certaine forme d’amateurisme de bon aloi, et même nous féliciter de demeurer en cela fidèles à l’ « esprit » de notre Enseignement Catholique. Bien sûr, nous avons les uns et les autres accompli de très sensibles progrès en la matière ces dernières années. Pour autant, sommes-nous sûrs de nous être bien mis à l’heure d’une société qui, que nous le voulions ou non, se caractérise en profondeur par sa culture de l’image ? Et, plus fondamentalement encore, est-ce seulement de mise à l’heure qu’il s’agit ? Développer une véritable politique de communication, pour un établissement, relève en fait de bien plus que de la seule volonté d’adaptation. Définir les objectifs et les moyens d’une action de communication, travailler à son contenu, à ses vecteurs, à sa présentation, sont en réalité autant de gestes politiques qui engagent un Chef d’Etablissement et une communauté éducative. Gage d’honnêteté vis-à-vis des familles et levier d’approfondissement d’une culture commune aux différents acteurs de l’établissement, l’effort de communication nous oblige en effet à toujours rechercher le passage de l’implicite à l’explicite. En cela, il instaure une dynamique qui aide à clarifier et à hiérarchiser nos objectifs et qui nous permet de vérifier que nous nous retrouvons bien autour des mêmes fondamentaux. En ce sens, il ne me paraît guère approprié de distinguer le dedans du dehors : toute communication « externe » comporte aussi une large part d’ « interne » et peut surtout favoriser le renforcement de la cohésion comme de la cohérence internes. Aussi le professionnalisme d’une politique de communication élaborée avec des partenaires qui connaissent bien nos établissements ne s’oppose-t-il pas à l’élan éducatif et pastoral qui fonde notre action : ici comme ailleurs, notre cœur a besoin d’outils pour battre efficacement.